Détendre le contrôle sur sa voix

On définit aussi clairement que possible la consigne, par exemple détendre le contrôle sur sa voix, lâcher-prise, laisser sa voix chanter librement, ne pas chercher ou anticiper un certain résultat. On donne des repères et des pistes pour y arriver, et on lance un chant, sous une forme ou sous une autre, où l’on applique cette consigne.

Notes de Gaël : Au niveau des formes, je déconseille la co-improvisation où chacun·e essaye de lâcher-prise, car cela se fait souvent au détriment de l’écoute et de la co-construction, ce qui a pour effet de perturber l’application de la consigne chez une bonne partie des gens. Je suggère plutôt par exemple de lancer un accompagnement, puis de demander à une seule personne à la fois de faire un court solo en appliquant la consigne. Ou bien par exemple dans un groupe de 6-8 personnes, de demander à la moitié du groupe de tenir l’accompagnement, et à l’autre moitié d’improviser librement en appliquant la consigne de lâcher-prise, puis d’inverser. J’aime aussi accompagner cet apprentissage d’une alternance entre l’application de la consigne et un contrôle volontaire. Je peux par exemple représenter avec mon poing fermé les moments de contrôle (en donnant des idées de quoi contrôler : la justesse, l’esthétique, la précision rythmique, etc) et avec ma main détendue les moments de lâcher-prise. J’alterne généralement cet exercice avec une séquence où les gens se concentrent à fond sur autre chose tout en chantant avec l’intention de laisser leur voix faire ce qu’elle veut (par exemple via le Jeu du miroir ou via Chanter et faire des percussions corporelles en même temps), les deux approches (détente volontaire et distraction) me semblent très complémentaires.

Notes de Camille : J’adore ce jeu ! J’adore ce que ça fait au cerveau d’essayer de lâcher le contrôle de la voix. « Mais si je décide de lâcher le contrôle, est-ce qu’on peut dire que je ne contrôle plus ?! ». « Mais si j’ai conscience de ce que ma voix fait lorsqu’elle ne contrôle pas, est-ce qu’on ne peut pas dire que je contrôle finalement ?! ». Mais !
Une manière d’expérimenter cette ressource en la mixant avec l’esprit du jeu « Boucle qui n’occupe que la moitié du cycle » :
– Trouver deux boucles A et B
– Insérer un temps de silence (assez long) prédéfini entre le chant de A et le chant de B.
– L’objectif est de détendre le contrôle de la voix sur ce temps de silence. Concrètement cela donne : A -> solo en mode non-contrôle sur le temps de silence -> B -> solo en mode non-contrôle sur le temps de silence -> A
J’aime bien l’idée d’alterner entre des boucles déjà définies et le non-contrôle. Pour certain.e.s, il me semble que cela aide à mieux voir où se trouve le bouton du contrôle de la voix chez eux.elles : lorsque je chante une boucle déjà définie, je me concentre sur les notes et l’articulation de cette boucle, je fais un travaille de remémoration -> lorsque je détend le contrôle, je ne fais plus toutes ces tâches, je n’ai plus rien à me remémorer. 
Merci à Plinie qui m’a posé une question sur une séquence « Détendre le contrôle de la voix » et qui m’a permis d’imaginer cette version « chemin libre de A à B » !

Sources : Sylviane Feyssieux (merci de commenter si vous connaissez d’autres sources)

6 thoughts on “Détendre le contrôle sur sa voix

  1. Bonjour,je suis nouvellement inscrit ,
    alors par rapport aux notes de Camille je ne comprends pas quand elle parle de « solo en mode non-contrôle sur le temps de silence » entre les boucles A et B……
    si il y a solo il n’y a plus de silence non?
    Je suis très enthousiaste à découvrir votre site!
    Grazie mille!
    Michel (de Montpellier).

    1. Bonjour Michel,

      L’idée est d’insérer un temps de silence entre le chant de tes boucles.
      Par exemple :
      – Boucle A = 4 temps
      – 4 temps de silence
      – Boucle B = 4 temps à nouveau
      Le chant libre se fait donc durant les 4 temps de silence qui « séparent » la boucle A de la boucle B.

      Est-ce que ça te donne plus de clarté ?

      Belle journée !
      Camille

  2. J’adore ce jeu ! J’adore ce que ça fait au cerveau d’essayer de lâcher le contrôle de la voix. « Mais si je décide de lâcher le contrôle, est-ce qu’on peut dire que je ne contrôle plus ?! ». « Mais si j’ai conscience de ce que ma voix fait lorsqu’elle ne contrôle pas, est-ce qu’on ne peut pas dire que je contrôle finalement ?! ». Mais !

    Une manière d’expérimenter cette ressource en la mixant avec l’esprit du jeu « Boucle qui n’occupe que la moitié du cycle » :
    – Trouver deux boucles A et B
    – Insérer un temps de silence (assez long) prédéfini entre le chant de A et le chant de B.
    – L’objectif est de détendre le contrôle de la voix sur ce temps de silence. Concrètement cela donne : A -> solo en mode non-contrôle sur le temps de silence -> B -> solo en mode non-contrôle sur le temps de silence -> A

    J’aime bien l’idée d’alterner entre des boucles déjà définies et le non-contrôle. Pour certain.e.s, il me semble que cela aide à mieux voir où se trouve le bouton du contrôle de la voix chez eux.elles : lorsque je chante une boucle déjà définie, je me concentre sur les notes et l’articulation de cette boucle, je fais un travaille de remémoration -> lorsque je détend le contrôle, je ne fais plus toutes ces tâches, je n’ai plus rien à me remémorer.

    Merci à Plinie qui m’a posé une question sur une séquence « Détendre le contrôle de la voix » et qui m’a permis d’imaginer cette version « chemin libre de A à B » !

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