Le tétralemme des croyances

Le tétralemme des croyances est un processus qui dure de 1h30 à 3h qui a pour but de « travailler » sur une peur/une pensée/une croyance/un jugement qui nous bloque lorsque l’on fait de l’improvisation vocale.

Le processus se passe en 2 temps :
– Le dispositif du tétralemme : sert à énoncer et vivre sa peur, et à formuler une nouvelle croyance qui nous sera plus bénéfique par la suite. Le dispositif est basé sur l’échange verbal.
– Le dispositif du cocon musical : sert à extérioriser le processus vécu au préalable par la voix, le chant, dans un cadre sécurisant et enveloppent.

LE TÉTRALEMME
Se joue à 5 personnes et dure 5 min/personne soit 25 min au total.
Personne A énonce sa croyance : se trouve au centre d’un carré de 4 personnes. En une ou deux phrases (pas plus), elle énonce à l’affirmative sa peur/pensée/croyance qui l’empêche de prendre plaisir dans l’improvisation.
Par exemple « Je crois que je ne suis pas à la hauteur. Je ne me sens pas légitime »
– Pendant tout le reste du processus personne A écoute.
– Personne B, C, D, E jouent le rôle des « parts de personne A ». Elles sont une partie de personne A et ce sens donc personne A. Elle parle à personne A en « JE ».
– Les interventions de ces personnes sont brèves : quelques phrases seulement. C’est important de s’y tenir.
Personne B : « X est vrai ». Le rôle de personne B est de dire que la croyance X est vrai. Pour ce faire elle va chercher dans les souvenirs qu’elle a partagé avec personne A ou de scènes dont elle a été témoin avec personne A pour dire en quoi X est vrai.
Par exemple « Oui c’est vrai, je ne suis pas à la hauteur. L’autre jour quand je chantais au centre du cercle, j’ai vu Charles baisser les yeux. Il avait l’air de ne pas aimer ce que je faisais. Je ne suis pas légitime ».
Personne C : « X est faux »
Par exemple : « Non c’est faux, je suis à la hauteur. L’autre jour, Mélanie est venue me trouver pour me dire qu’elle avait adoré ma circlesong et que mes solos la touchaient beaucoup. Je suis légitime. »
Personne D : « X est à la fois vrai et faux »
Par exemple : « C’est vrai et faux. L’autre jour, j’ai fait une circlesong complètement chaotique et j’ai bien senti que personne n’aimait ce que je faisais. D’ailleurs moi non plus. Et puis il y a aussi des moments extraordinaires où la musique me prend et où ce que je produis est magnifique. Je me souviens de cette circlesong où Mathieu a pleuré d’émotion durant mon passage. Il y a des moments où je suis à la hauteur et d’autres non. C’est quelque chose qui est changeant. Je ne suis jamais toute le temps à la hauteur ou tout le temps à côté de la plaque »
Personne E : « X n’est ni vrai ni faux »
Par exemple : « J’ai tellement d’attente vis-à-vis de moi-même et j’en oublie que les moments où je prends le plus de plaisir ce sont les moments où je ne me pose pas la question de ma légitimité. Je suis à la hauteur quand je suis à ma hauteur, avec moi-même, dans ma spontanéité et que je dis oui à ce qui est là. Je me souviens de cette circlesong où je n’ai pas du tout fais ce que j’avais prévu. La musique m’a pris et je me suis retrouvé dans une toute autre direction. Quel bonheur d’avoir suivi ce qui était là ! »
– Quand chaque personne a jouer son rôle c’est à nouveau à personne A de prendre la parole.
Personne A reformule une nouvelle croyance qui lui servira mieux dans le future. Elle peut se basée sur des mots qu’elle a entendus ou sur ce à quoi cela la emmenée.
Par exemple « Je décide de suivre mon fil et de dire oui à ce qui advient, peu importe ce que j’avais prévu au départ ».

Sans pause, on passe au deuxième dispositif pour faire vivre tous ces échanges dans le chant, la voix, la gorge, les tripes.

LE COCON MUSICAL
– Des chaises disposées en cercle dont le nombre est « le nombre de personnes dans le groupe moins 3 chaises ».
– Il s’agit d’un jeu de chaise musical : 3 personnes seront systématiquement au centre du cercle.
– Les 3 personnes au centre du cercle : personne A = solo, c’est elle qui démarre ; personnes B et C = chuchotent/parlent en langage imaginaire à l’oreille de personne A en mettant leur intention sur le processus vécu par personne A (le mieux est donc que personnes B et C aient vécu le tétralemme avec personne A).
– Les personnes assises sur les chaises :
1/ accompagnent en co-improvisation musicale le solo. Il est important de créer un bon socle musical pour permettre à personne A de s’envoler et extérioriser ce qu’elle a à extérioriser. Les co-impros entièrement en voix parlée ou sans rythme sont donc à éviter.
2/ certaines personnes assises peuvent copier le solo de personne A comme un écho
Quand personne A a finit son solo, le groupe revient au silence et une nouvelle personne commence un solo.
– Les 3 personnes au centre du cercle peuvent réclamer à tout moment de s’asseoir et d’échanger leur place avec quelqu’un ou peuvent rester pour plusieurs tour au centre.

Sources : la tétralemme est un outil de réflexion utilisé en philosophie et je l’ai vu être utilisé en intelligence collective ; processus complet : Camille Pascal

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