Complémentarité rythmique : boucles imbriquées / en interlock / Rhythmic complementarity: interlocking patterns

Cet outil nécessite de savoir compter la métrique de sa boucle.

Cet outil permet de créer 2 (ou plus) boucles avec un placement rythmique imbriqué. Pour s’entraîner avec cet outil il faut donc être au moins 2 chanteurs.euses ou avoir un looper pour créer deux boucles qui tournent en simultané.

POINT VOCABULAIRE

Placement rythmique des notes et de l’articulation d’une boucle = les différents endroits dans le cycle de ma boucle où je chante.

Prenons l’exemple d’une boucle dont l’articulation est « ToGoNaMa » et imaginons que pour chaque syllabe je chante une note différente. Le placement rythmique de ToGoNaMa correspond aux différents endroits dans le cycle de ma boucle où je chante chaque syllable/note. Sur une boucle en 4, je peux faire :


Imbriqué : deux boucles ont un placement rythmique imbriqué lorsqu’elles suivent un placement rythmique différent.

Prenons l’exemple d’une boucle 1 dont l’articulation est « ToGoNaMa » et d’une boucle 2 dont l’articulation est « YaLouIPé ».
Ici, les deux boucles ont un placement rythmique identique car les syllabes/notes des deux boucles sont chantées en même temps dans le cycle :

Ici, les deux boucles ont un placement rythmique différent car une partie des syllabes/notes des deux boucles est chantée à des endroits différents dans le cycle. A l’oreille, cela donne l’impression qu’à ces moments-là, les deux boucles sont imbriquées l’une dans l’autre : quand l’une des deux boucles est chantée, l’autre est en silence et inversement, quand l’autre boucle est chantée, la première est en silence :

EXEMPLE SONORE

L’improvisation « Quiloua » de Gaël Aubrit est exemple de boucles imbriquées :
– Les 2 premières boucles qui tournent en simultané pendant les 12 premières secondes sont imbriquées.
– La troisième boucle et quatrième boucle qui rentrent à la 18e seconde sont aussi un très bel exemple de boucles imbriquées.
– Cette impro forme au final un composé de 4 boucles imbriquées les unes avec les autres.
https://soundcloud.com/gaelaubrit/patch-impro-looper-2012-2018-quiloua

MÉTHODES D’APPRENTISSAGE

Dans le cadre d’une circlesong ou d’une co-improvisation, nous avons naturellement tendance à créer des boucles imbriquées. Il est en effet assez rare d’entendre des boucles qui suivent exactement le même placement rythmique (à moins que ce ne soit des harmonies).
Cependant, apprendre à consciemment imbriquer ou non ses boucles peut être utile lorsque l’on cherche à créer plus ou moins de complexité dans la complémentarité rythmique de ses différentes boucles.

EN GROUPE OU SEUL : deux méthodes pour apprendre à créer des boucles imbriquées.

Pour les deux méthodes, il est nécessaire de savoir compter la métrique de sa boucle.

Méthode n°1 : Travail syllabe par syllabe
– Lancer une première boucle
– Compter la métrique de la boucle avec la méthode qui nous correspond
– Conscientiser le placement rythmique de la boucle, c’est-à-dire la correspondance entre ce que je chante (articulations/notes) et le rythme de la boucle.

Par exemple, pour « ToGoNaMa », je remarque que ma voix chante sur le 1, la levée du 2, la levée du 4 et le 4.

– Se donner pour consigne de créer une deuxième boucle dont au moins 1 syllabe est chantée à un endroit où la première boucle ne chante pas.

Par exemple, pour « YaLouIPé », j’ai choisi de chanter 2 syllabes à des endroits différents de la première boucle : Lou est chanté sur le 2 ; I sur le 3. En revanche je chante Ya en même temps que Go et Pé en même temps que Na :

– Plus on choisit un nombre élevé de syllabes à imbriquer, plus la complémentarité rythmique est complexe.

Aller plus loin : se donner pour consigne d’imbriquer strictement les boucles entre elles, c’est-à-dire que chaque boucle ait des placements différents des autres (aucun boucle ne chante en même temps, à aucun moment)

Méthode n°2 : Méthode de Roger Treece, travail à partir de rythmes préétablis et avec des articulations identiques
– Je conseille grandement le travail que propose Roger Treece dans son ouvrage, Musical Fluency, sur la Metryx. J’explique en quelques mots son outil mais le mieux est encore de travailler à partir de son livre.
– Roger Treece offre une liste de boucles prédéfinies avec une articulation et un placement rythmique préétablis. Rien n’est choisi au hasard, et c’est la clé de sa méthode, tout est fait pour que l’oreille apprenne à entendre les subtilités rythmiques de chaque type de boucle.
Par exemple, le rythme en 4 temps binaire est chanté comme suit :

Nous, nous n’avons pas la liste des boucles de Roger Treece mais on peut quand même jouer à son jeu !
Etape n°1 : lancer une boucle de sa liste avec une articulation claire
Etape n°2 : imbriquer une deuxième boucle selon les consignes suivantes : doit reprendre la même articulation, être chantée en harmonie et être décalée par rapport à la boucle n°1 (la boucle commence sur un contre-temps ou un temps) :

– On peut s’amuser à faire plusieurs harmonies en interlock de cette manière (et c’est vachement joli !)
– Je conseille d’expérimenter ce jeu avec plein de rythmes différents pour la boucle 1.

Dans les deux méthodes, l’objectif est que l’imbrication devienne suffisamment naturelle pour que nous le fassions spontanément dans le cadre d’une circlesong ou d’une co-improvisation.

Source : Camille Pascal, Roger Treece (merci de commenter si vous connaissez d’autres sources)

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This tool requires you to know how to count the metre of your pattern.

This tool allows you to create 2 (or more) patterns with an interlocking rhythmic placement. To practise with this tool, you need at least 2 singers or a looper to create two loops running simultaneously.

VOCABULARY POINT

  • Rhythmic placement of notes and articulation in a pattern = the different places in the cycle of my loop where I sing.

Let’s take the example of a pattern whose articulation is ‘ToGoNaMa’ and imagine that for each syllable I sing a different note. The rhythmic placement of ToGoNaMa corresponds to the different places in the pattern where I sing each syllable/note. On a pattern in 4, I can do :

  • Interlocked: two patterns have a nested rhythmic placement when they follow a different rhythmic placement.

Let’s take the example of a pattern 1 whose articulation is ‘ToGoNaMa’ and a pattern 2 whose articulation is ‘YaLouIPé’.
Here, the two patterns have identical rhythmic placement because the syllables/notes of both loops are sung at the same time in the cycle
:

Here, the two patterns have a different rhythmic placement because some of the syllables/notes in the two loops are sung at different points in the cycle. To the ear, this gives the impression that at these moments the two loops are intertwined: when one of the two loops is sung, the other is silent, and conversely, when the other loop is sung, the first is silent:

SOUND EXAMPLE

Gaël Aubrit’s improvisation ‘Quiloua’ is an example of nested patterns:
-The first 2 patterns, which run simultaneously for the first 12 seconds, are nested.
-The third loop and fourth loop, which come in at the 18th second, are also a very fine example of nested loops.
-In the end, this improvisation forms a pattern of 4 interlocking loops.
https://soundcloud.com/gaelaubrit/patch-impro-looper-2012-2018-quiloua

LEARNING METHODS

In a circlesong or co-improvisation, we naturally tend to create interlocked patterns. It’s actually quite rare to hear patterns that follow exactly the same rhythmic placement (unless they’re harmonies).
However, learning how to consciously interweave or not interweave your loops can be useful when you want to create more or less complexity in the rhythmic complementarity of your different loops.

IN A GROUP OR ALONE: two methods for learning to create interlocking patterns.

For both methods, you need to know how to count the metre of your pattern.

Method 1: Working syllable by syllable

  • Start a first pattern
  • Count the metre of the pattern using the appropriate method
  • Become aware of the loop’s rhythmic placement, i.e. the correspondence between what I’m singing (articulations/notes) and the rhythm of the pattern.

For example, on ‘ToGoNaMa’, I notice that my voice sings on the 1, the 2, the 4 and the 4.

  • Set yourself the task of creating a second pattern in which at least 1 syllable is sung in a place where the first loop does not sing.

For example, for ‘YaLouIPé’, I chose to sing 2 syllables in different places in the first pattern: Lou is sung on 2; I on 3. On the other hand, I sing Ya at the same time as Go and Pé at the same time as Na :

  • The more syllables you choose to interweave, the more complex the rhythmic complementarity.

Going further: set yourself the task of interlocking the loops strictly, i.e. ensuring that each loop is placed differently from the others (no loop sings at the same time, at any point).

Method 2: Roger Treece’s method, working with pre-established rhythms and identical articulations

  • I highly recommend the work suggested by Roger Treece in his book Musical Fluency, on the Metryx. I explain his tool in a few words, but the best thing is to work from his book.
  • Roger Treece offers a list of predefined patterns with pre-established articulation and rhythmic placement. Nothing is chosen at random, and this is the key to his method: everything is done so that the ear learns to hear the rhythmic subtleties of each type of pattern.
    For example, the 4 beat binary rhythm is sung as follows:

We don’t have Roger Treece’s list of patterns, but we can still play his game!

  • Step 1: launch a pattern from his list with clear articulation
  • Step 2: interweave a second loop according to the following instructions: it must have the same articulation, be sung in harmony and be staggered in relation to loop 1 (the loop starts on an off-beat or a beat):
  • You can have fun making several interlocking harmonies in this way (and it’s really pretty!).
  • I recommend experimenting with lots of different rhythms for pattern 1.

In both methods, the aim is for the interlocking to become sufficiently natural for us to do it spontaneously as part of a circlesong or co-improvisation.

Source: Camille Pascal, Roger Treece (please comment if you know of other sources)

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