La notion de déroulement
Dans une circlesong, il y a
les boucles vocales, les harmonies, les percussions corporelles, le
beatbox, les solos… Et puis il y a l’enchaînement de ces éléments les
une avec les autres au fil du temps.
=> Cet enchaînement dans le
temps des différents éléments qui composent la circlesong s’appelle le
déroulement, la structure, l’évolution de la circlesong.
Travailler sur le déroulement
Travailler
sur le déroulement permet de rendre une circlesong captivante pour un
potentiel auditeur qui se trouverait dans la salle ou simplement pour
soi-même et ses choristes.
Il y a plein de manière de travailler le déroulement.
Ici le déroulement est approché par la méthode d’une circlesong en 3 parties qui durerait environ 8 min :
– Partie 1 = introduction (2 min)
– Partie 2 = phase centrale (4-5min)
– Partie 3 = conclusion (1-2 min)
Un article sur cette méthode a déjà été rédigé par Gaël : http://ressources-improvisation-vocale.org/conduire-une-circlesong-captivante-avec-un-deroulement-en-3-phases/
Cet article propose de développer plus avant la partie 2.
Le but de la deuxième phase est d’exploiter pleinement le potentiel de la circlesong, de raconter le cœur du récit jusqu’à satiété ou presque. Elle est logiquement plus intense, plus longue et plus riche que la première phase.
Durée moyenne : 4-5 min.
Un article existe déjà sur les ingrédients qui composent la montée d’intensité dans une circlesong :
– Beatbox / Percussions corporelles
– Harmonies
– Volume du solo et du choeur
http://ressources-improvisation-vocale.org/conduire-une-circlesong-captivante-avec-une-montee-dintensite/
Ici, sont proposées 4 recettes de montée d’intensité, c’est-à-dire 4 déroulés partie 1 -> partie 2 qui résultent en différents types de montée d’intensité
LE TAPIS VOLANT
Recette pour une montée progressive d’intensité jusqu’à un climax. Recette qui marche très bien pour des circlesongs qui provoquent des émotions 😉
Partie 1
– Solo
– Boucle 1 = fil
– Boucle 2 = tapis en OU harmonisé plusieurs fois
– Boucle 3 = rythmique
=> Entre chaque création de boucle, un solo qui sert de fil directeur à la narration. Petit truc : partir d’un solo très très doux pour augmenter légèrement le volume à partir de la mise en place de la rythmique
Partie 2
– Solo crescendo
+ Jeu sur changement de voyelles du tapis : OU -> O -> A
=> Entre chaque changement de voyelles, développer son solo et garder l’intensité qui augmente !
LE BREAK COUPLET/REFRAIN
Pour créer un effet couplet/refrain. Marche très bien avec les circlesongs dynamiques et rythmiques.
Partie 1
– Solo
– Boucle 1 = fil
– Boucle 2 = rythmique
=> Entre chaque création de boucle, un solo qui sert de fil directeur à la narration. Penser à avoir un langage imaginaire varié dans le solo
Partie 2
– Boucle 3 : tapis harmonisé plusieurs fois
+ solo explosif
– Break/relance du tapis (+ éventuellement la rythmique) tout en gardant le solo
=> Le truc à choper : faire 2 solos très différents quand le tapis est là et quand il n’est pas là pour donner cet effet refrain (= quand le tapis est là) / couplet (= quand le tapis n’est pas là)
LA BOUCLE HARMONISÉE
Une montée d’intensité qui résulte de l’addition d’harmonies, de la lenteur et de l’expérience de transcendance que cela procure.
Partie 1
– Solo
– Boucle 1 = fil
– Boucle 2 = tapis sur plusieurs mesures, avec au moins 4 notes et un langage imaginaire caractéristiques
=> Tout repose sur le tapis : le créer avec lenteur (et assurance !)
Partie 2
– Harmonies du tapis : créer une par une des harmonies du tapis
– Les harmonies étant mises en place : solo + beatbox
=> La montée d’intensité vient avec l’arrivée progressive de chaque harmonie. En soi, le solo n’est pas l’élément qui porte ici. Ce qui porte c’est chaque harmonie qui ajoute du corps à la circlesong et qui lui donne son pouvoir transcendant.
L’ÉCHO DYNAMISANT
Partie 1
– Solo
– Boucle 1 = fil
– Boucle 2 = tapis harmonisée
– Boucle 3 = rythmique
– Penser à garder 2-3 choristes qui ne chantent pas pour la partie 2
=> Entre chaque création de boucle, un solo qui sert de fil directeur à la narration. Ici ce qui compte le plus : PAS de motif.
Partie 2
– Solo progressif et très présent
– Jeu d’écho avec une partie du groupe qui ne chante pas sur des phrases qui prennent le rôle de motif
– Éventuellement fixer l’un de ces motifs comme une boucle
=> Le truc à choper : faire un sorte de l’écho vienne dynamiser le solo, lui donner du sens et le pousser à son maximum.
LE MINIMALISME
Partie 1
– Faire un arrangement fait uniquement de bruitages voisés et non voisés sans rythme.
– Solo tout du long, tout doux
Partie 2.1
– Faire évoluer l’arrangement des bruitages sans rythme vers des boucles rythmiques voisées et non voisées mais non chantées£
– Solo tout du long, un peu plus fort
Partie 2.2
– Faire évoluer l’arrangement non chanté vers un arrangement chanté.
– Solo tout du long, un peu plus fort encore
Comment travailler la partie 2 ?
EN GROUPE
– Mode réflexif : 5 min/personne : avant de faire l’exercice, présentation des cartes de la partie 2. Invitation à choisir une recette
Chaque participant passe au milieu pour faire l’enchaînement partie 1 -> partie 2 en 5min. La personne passe au milieu en appliquant la carte qu’elle a choisie (et elle s’y tient !)
– Mode intentionnel : si l’on souhaite travailler la partie 2 en mode intentionnel, l’exercice simple de la montée d’intensité à partir des ingrédients de montée d’intensité est plus ajusté : http://ressources-improvisation-vocale.org/conduire-une-circlesong-captivante-avec-une-montee-dintensite/
Sources : multiples (dont Música do Círculo pour la partie centrale, et évidemment Bobby McFerrin qui est un as du déroulement) ; système pédagogique Camille Pascal, Gaël Aubrit