Ci-dessous une séquence permettant de présenter de manière théorique et pratique la notion de changement d’accords ou de progression d’accords:
Pour une version introductive et intuitive de cette notion voir Harmonie I.
Cette notion est plus facile à comprendre si vous avez par ailleurs les notions de mode et d’accord.
PROGRESSION D’ACCORDS : Théorie
– On a vu qu’une circlesong/co-improvisation est un agencement des boucles qui se superposent et qui utilisent les degrés du mode dans lequel nous sommes le temps de l’improvisation.
– On a vu également qu’à chaque fois que 3 boucles se retrouvent à chanter un degré au même moment pendant une durée suffisamment longue pour que l’oreille repère cette superposition, un accord se forme.
– Une circlesong/co-improvisation n’est rarement construite que sur une seul accord. Très souvent cette superposition de 3 boucles au même moment pendant une durée suffisamment longue pour que l’oreille repère cette superposition se produit à plusieurs reprises dans le cycle de la circlesong/co-improvisation. Il y a alors plusieurs accords et c’est l’enchaînement de ces accords les uns à la suite des autres qui forment le tout de ce que l’on entend. On nomme cet enchaînement d’accords, une progression d’accords.
– Nous faisons naturellement des progressions d’accords sans même y réfléchir car la musique dans laquelle nous avons grandie baigne dans cette notion et qu’inconsciemment nous en avons assimilé les codes.
– L’intérêt de bosser l’harmonie est d’amener notre cerveau à faire des progressions d’accords/des improvisations qu’il n’a pas l’habitude de faire et d’étendre ainsi sa palette de créativité.
– L’objectif des articles sur les progressions d’accord est de donner des billes théoriques et pratiques pour comprendre comment aller vers des progressions d’accords qui ne nous sont pas habituelles.
– Une première étape pour cela est d’être capable de faire des progressions d’accords parallèle qui ne sont composées que d’accords classiques. Vous allez peut-être penser « boooring ! ». Oui mais non, les accords classiques sont souvent la base fondamentale des progressions d’accords qui vous touchent profondément. Dans ces progressions il n’y a en fait qu’un ou deux accords qui ne sont pas classiques (nous verrons ça plus tard). Et ne faire que des accords classiques à la suite les uns des autres n’est pas facile.
– Comment construire une progression d’accords classiques : vous avez déjà la compétence de construire un accord classique à partir de n’importe quel degré de votre mode. Et bien une progression d’accords classiques est simplement un enchaînement de différents accords classiques.
– Par exemple je peux décider de faire l’accord classique qui part du degré 1 puis un qui part du degré 5 puis un qui part du degré 6 puis un qui part du degré 4.
Visuellement ça donne ça :
la ligne du haut qui correspond à la mélodie de la boucle 3 (la quinte de chaque accord)
la ligne du milieu qui correspond à la mélodie de la boucle 2 l (la tierce de chaque accord)
ligne du bas qui correspond à la mélodie de la boucle 1 (la fondamentale de chaque accord)
Pour l’écrire chez soi, on peut utiliser la méthode des chiffres qui reproduit le côté visuel :
– Ligne du haut : mélodie de la boucle 3 = quinte de chaque accord = degrés qui correspondent à la quinte de chaque accord
– Ligne du milieu : mélodie de la boucle 2 = tierce de chaque accord = degrés qui correspondent à la tierce de chaque accord
– Ligne du bas : mélodie de la boucle 1 = fondamentale de chaque accord = degrés qui correspondent à la la fondamentale de chaque accord
Petit point vocabulaire : faire une progression d’accords classiques revient à faire ce que l’on appelle des harmonies parallèles. Une harmonie parallèle signifie que la boucle 2 et la boucle 3 suivent le même mouvement mélodique que la boucle 1 dans les degrés qui marquent les accords.
Dans notre exemple ci-dessus, pour passer de l’accord n°1 à l’accord n°2 la fondamentale passe de 1 à 5. Elle bouge de 4 degrés vers le bas. Et l’on remarque que la boucle 2 et la boucle 3 suivent cette même logique : pour passer de l’accord n°1 à l’accord n°2 boucle 2 passe de 3 à 7, elle bouge de 4 degrés vers le bas. Idem pour boucle 3.
PRATIQUE : Construire et chanter des progressions d’accords classiques
– Etape n°1 : Écrire avec la méthode des chiffres sa progression d’accords. Commencer avec peu d’accords (deux/trois) avant d’aller vers plus 😉
– Etape n°2 : au looper ou en groupe construire sa progression.
Je conseille pour commencer de donner un rythme très très simple à vos boucles. Le plus simple :
Boucle 1 = fondamentale de l’accord n°1 sur la voyelle OU sur 4 temps ; et idem pour chacune des autres fondamentales des autres accords
Boucles 2 et 3 = respectent la même rythme et langage imaginaire que la boucle 1 donc ici OU sur 4 temps pour chaque degré.
Très souvent vous voulez faire des super boucles hyper compliquées rythmiquement alors que votre oreille n’a pas encore la compétence de faire des progressions d’accords classiques. Chaque chose en son temps, moi j’aime bien penser « un exercice, un point d’attention ». Si le point d’attention c’est l’harmonie, alors le rythme basique prévaut jusqu’à temps que la compétence soit assimilée les yeux fermés 😉
– Étape suivante : commencer à insérer 1 ou 2 accords « complexes » à ses progressions d’accords. Pour cela une méthode intuitive comme point de départ.
Sources : source multiples ; visuel crée grâce à Hookpad (merci de commenter si vous connaissez d’autres sources)